Un jour d'avril 1993, tout bascule. Le garçon de 10 ans voit son père faire irruption dans sa classe et demander à s'entretenir avec l'institutrice. "Quand ils sont revenus, la maîtresse pleurait." Ce que vient d'apprendre l'enseignante, c'est qu'Alexis est atteint d'un cancer des ganglions lymphatiques....Alexis est alors hospitalisé à l'institut Gustave-Roussy de Villejuif, dans le Val-de-Marne, pour suivre une
chimiothérapie, et endure avec courage les ponctions lombaires, la douleur, les nausées, ou encore la perte de ses cheveux....Le traitement de choc est payant, mais le garçon est démoralisé...
Sa mère a alors l'idée de contacter l'association Petits Princes, qui réalise les rêves d'enfants gravement malades pour les aider à surmonter les épreuves. C'est ainsi qu'Alexis fait la connaissance d'une bénévole de l'association. "Marie-Sylvie a été formidable. Elle m'a demandé si j'avais un rêve. Sans réfléchir, j'ai répondu que j'aimerais revoir jouer l'équipe de Lens. Pour moi, c'était une façon de revenir à l'époque d'avant la maladie." Fin octobre 1996, grâce à Marie-Sylvie, Alexis foule la pelouse du stade de son club fétiche, prend des photos avec les joueurs et les rejoint dans les vestiaires après l'entraînement. L'un d'eux lui offre même son maillot en souvenir de cette journée inoubliable. Et ce n'est pas fini. Deux ans plus tard, il assistera à plusieurs matchs de la Coupe du monde qui se déroule en France... "Jamais je ne remercierai assez les bénévoles, ni Dominique [Bayle, la fondatrice de l'association]. Il y a plein d'amour dans chacun de ses mots, dans chacun de ses gestes. Personne ne mérite plus la Légion d'honneur qu'elle." En 1987, Dominique, ancienne prof de sport, choisit de consacrer sa vie au soutien des enfants malades. Même si, parfois, cela se révèle être une épreuve terrible. Comme avec ce petit garçon dont le voeu le plus cher était d'enregistrer un disque et qui décédera avant la réalisation de son rêve. "L'association m'a permis de croire que j'avais un avenir". Sa mère expliquera à quel point s'accrocher à ce rêve avait été utile. "Il y a cru. Et ça l'a accompagné jusqu'à la fin de savoir que l'on s'intéressait à lui."