Des dizaines de familles ont pris place à bord d'un Airbus A 330 direction le Pôle Nord. Lors du vol, une surprise les attendait... « Bienvenue pour ce vol en direction du Pôle Nord, où il fait - 1 000 degrés», indique au micro le pilote à l'accent québécois quelques minutes avant le décollage de l'aéroport Paris-Charles-de-Gaulle. Une cinquantaine de familles suivies par l'association Petits Princes, qui réalise les rêves d'enfants atteints de maladies graves, ont pris place à bord d'un Airbus A330. Ce rêve, celui de rencontrer le Père Noël, est organisé pour la deuxième année consécutive grâce à la compagnie Air Transat et Aéroport de Paris (ADP). « Il faut que vous chantiez très fort pour attirer son attention », conseille le commandant de bord. Johan, 7 ans, piaffe d'impatience. « Je vais lui dire tous mes cadeaux, les cartes Pokémon, le DVD de Ratatouille , les doudous... Ma soeur a déchiré ma liste mais ce n'est pas grave, je l'ai dans la tête ! » Une demi-heure après le décollage, le pilote fait une annonce, interrompant le refrain de « Vive le vent d'hiver » repris par tout l'avion. « On m'informe qu'un enfant a vu une traînée d'étoiles. Je vois sur mon écran radar quelque chose de pas normal. » Pas de doute, c'est le traîneau ! Quelques instants plus tard, le vieux monsieur à la barbe blanche apparaît enfin à l'avant de l'avion. Suivi par ses lutins, il passe rangée après rangée à la rencontre des enfants émerveillés. Eden, 5 ans, a les yeux qui brillent. « Je lui ai dit que j'étais sage et que je voulais un vélo », explique la petite fille encore intimidée. Célian, six ans et demi, est moins crédule. Il a bien senti le « petit coup volant » du pilote « pour faire croire que le Père Noël était entré dans l'avion », analyse le garçon. Qu'importe, la magie opère et pour les parents, cette expérience est une vraie bouffée d'oxygène face à la maladie à laquelle est confrontée leur enfant. « C'est super, c'est du rêve, ça permet d'effacer des années d'hospitalisation », raconte Gaëlle de Lisieux (Normandie). Pour Jonathan, le père de Timéo, 6 ans, atteint d'une leucémie, il s'agit aussi bien plus qu'un simple tour en avion : « Ici, il ne se sent plus à l'écart, il est comme tout le monde ». « C'est important de se retrouver avec d'autres familles, comme nous, en dehors de l'hôpital », renchérit Laurence de Paris. De retour à l'aéroport de Roissy après une heure de vol, le Père Noël s'est éclipsé par une porte dérobée. Comme il était arrivé. Ne reste que les souvenirs. « C'était un moment d'amour et de générosité, qui fait beaucoup de bien », glisse une maman à la descente de l'avion.
